Stage de Montreuil du 26 au 27/11/2016.

Ce stage est un peu particulier puisqu'il s'agit du premier stage en tant qu'instructeur de Stéphane Louise, qui bien que rompu à l'exercice de l'enseignement professionnellement, se retrouve ici à nouveau débutant dans ce rôle délicat de transmission du savoir. Il est fort heureusement épaulé dans cette tâche par Maurice Boniface, Gilbert Menon et Yolande Terrasson.

Le stage commence par un yawatashi réalisé par Stéphane Louise, avec Maurice Boniface en tant que premier assistant et Gilbert Menon en tant que deuxième assistant, et se poursuit par le traditionnel hitote-gyôsha, plus important qu'à l'accoutumée puisque, ce stage étant adressé à des kyudojin jeunes dans la pratique, notre sensei ne connaissait pas forcément leurs niveaux pour les avoir vu pratiquer par ailleurs.

L'enseignement du stage se veut assez technique et pratique, aussi (mais ce n'est qu'un soupçon personnel) les explications et exercices suivent assez naturellement (si ce n'était pas fait exprès) les hassetsu. Les enseignements commencent donc par des rappels sur les croix, et sur les premiers hassetsu, ashibumi et dôzukuri. Stéphane utilise l'image, certes personnelle mais parlante, des différents étages d'une pyramide dont ces deux étapes sont les bases: s'il ne sont pas construit harmonieusement, la pyramide résultante ne pourra jamais être considérée comme stable et solide. Suit alors un premier exercice de tir les deux genoux posés au sol pour forcer à sentir l'importance de la solidité du torse dans le tir, puisqu'alors il n'est plus lieu de se soucier des pieds. On enchaîne ensuite par des explications sur l'élévation de l'arc tout en douceur et souplesse et la position des coudes en daisan: l'exercice proposé pour mettre cela en pratique est l'expérimentation d'un tir shamen suivi d'un tir shomen, où le tireur doit se rendre compte/parvenir à daisan dans des positions identiques.

La seconde journée débute par un hitotsu mato sharei exécuté avec application par Maurice, Gilbert et Yolande sous l'oeil de notre sensei. Puis l'enseignement revient un peu plus tôt dans les hassetsu (dans yugamae) où Stéphane-sensei insiste sur la position unique correcte du gant qui permet d'accrocher la corde en sécurité mais de manière à ce qu'elle puisse être lachée naturellement. Une mauvaise position étant souvent sanctionnée par une flèche qui sort de son encoche, il propose d'ailleurs aux participants d'utiliser une de ses flèches où l'encoche est à moitié cassée et donc où la sanction évoquée est immédiate. S'ensuit un exercice de mise en pratique shamen/shomen où nous aurons à nous concentrer plus particulièrement sur les angles entre le gant et la corde. La pause de la matinée est suivie d'explications sur l'autre pendant de yugamae, le tenouchi: y sont rappelés les 5 points importants d'un tenouchi correct, mis en pratique dans la foulée.

L'après-midi de la seconde journée est consacrée à des exercices de sensation sur tsumeai/nobiai, notamment un exercice où deux assistants effectuent une pression extérieure sur les coudes, de daisan à kai, et en kai uniquement, pour sentir l'empilement des os d'un coude à l'autre. Le même exercice est ensuite refait avec un lâcher simultané des deux assistants pour initier à la perception du nobiai. Une fois cela fait, l'exercice de tir à genoux est repris en se concentrant sur ces sensations d'empilement et de libération.

Le stage porte beaucoup sur la technique de tir, mais le taihai n'est pas en reste puisque la fin de journée y est consacrée sur la base d'un exercice simple et révélateur: le sharei en rythme d'examen en respiration bruyante. Le fait de pouvoir se caler sur les respirations des uns et des autres, à mon sens, dynamisait grandement les mouvements et il s'ensuivait des sharei très énergiques, quand bien même nous touchions à la fin du stage. Celui-ci fut clôturé par un dernier exercice de déplacement sur la longueur des pas et shiagegyosha, le tir de fin. Tous les participants étaient fatigués et cela fut l'occasion à Stéphane mentionner les muscles courbaturés qui diront au pratiquant s'il a bien travaillé lors de ce stage.

Les pauses lors du stage étaient agrémentées par quelques pâtisseries maison réalisées par des membres du dojo de Montreuil, l'on en viendrait à se demander pourquoi il n'existe pas encore un livre de recettes intitulé "les saveurs du Kyudo".

Merci donc à Stéphane Louise-sensei, Maurice Boniface, Gilbert Menon et Yolande Terrasson pour leur patience et leurs efforts, et merci au dojo de Montreuil pour son accueil.